quinta-feira, 7 de outubro de 2010

La virtuosité martiale de l'Apocalypse selon Preljocaj

Une scène du ballet d'Angelin Preljocaj, "Suivront mille ans de calme" lors de sa présentation à Moscou, le 13 septembre 2010.
AFP/DMITRY KOSTYUKOV
Une scène du ballet d'Angelin Preljocaj, "Suivront mille ans de calme" lors de sa présentation à Moscou, le 13 septembre 2010.
Des drapeaux et des agneaux. Des cris de guerre et des bêlements. La fin du spectacleSuivront mille ans de calme chorégraphié par Angelin Preljocaj ose l'imagerie biblique de paix et signe son titre. Enfin. Les héros de cette fresque d'une heure quarante, inspirée par l'Apocalypsede saint Jean, n'auront pas volé leur repos. Matraquage lumineux, musique électro (par le DJLaurent Garnier), tableaux roboratifs, Preljocaj ne donne aucune issue à sa pièce, sauf celle de danser à mort.
Après l'Apocalypse flamenco d'Israel Galvan, plus tremblée, la vision de Preljocaj, interprétée par dix danseurs de sa compagnie et dix autres du Théâtre du Bolchoï de Moscou, tombe d'un bloc. Quadrillage de plateau permanent pour une chorégraphie éruptive qui pose le plus souvent les danseurs, seuls ou en duo, dans une petite surface vite saturée de mouvements. Le trait est ferme, dur même. Aucune fragilité en dépit d'un vocabulaire neuf et diversifié. Autant l'inspiration gestuelle est incisive, quitte d'ailleurs à s'annuler à force d'en rajouter, autant l'écriture manque d'élan. Même si l'on peut attribuer au thème l'absence d'air, l'asphyxie menace ce qui ressemble parfois à une forteresse chorégraphique. L'esthétique "clippée", chapitre après chapitre, accentue la fermeture de la pièce heureusement scandée par des duos. Le plus saisissant met aux prises un homme et une femme dont les étreintes glissent et claquent contre des parois en métal (scénographie de l'Indien Subodh Gupta). Est-ce le sujet, les catastrophes écologiques actuelles, la rencontre avec la technique classique russe, qui cadenassent autant le propos ? L'Apocalypseselon Preljocaj assène une virtuosité martiale.


"Suivront mille ans de calme", d'Angelin Preljocaj. Théâtre national de Chaillot, Paris 16e. Jusqu'au 22 octobre. 20 h 30. Dimanche, 15 h 30. Tél. : 01-53-65-30-00. De 11 à 32 €. Sur le Web : Theatre-chaillot.fr.

Rosita Boisseau
[http://www.lemonde.fr/culture/article/2010/10/06/la-virtuosite-martiale-de-l-apocalypse-selon-preljocaj_1421101_3246.html]

Um comentário:

  1. normalmente não colo materias aleatoriamente, ainda mais em outros idiomas, mas preljocaj me marcou profundamente, mesmo :)

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